« L’avenir n’est pas de gagner les élections mais d’assurer un avenir aux générations futures (…). Ce qui se joue aujourd’hui dans la rue, ce n’est pas la victoire d’Écolo le 26 mai mais la création d’un rapport de forces qui obligera les politiques à revoir leur logiciel. »

Depuis la vague verte aux communales, Écolo est devenu la cible de tous les partis politiques. Alors, devant ce tir croisé, la co-présidente d’Écolo sort du bois et monte au créneau. « Je m’attendais à une confrontation de projets et de visions. Or, je passe mon temps à me justifier de choses qui ne figurent même pas dans notre programme ». Dans Le Soir de ce week-end (2 – 3 mars), Zakia recadre le débat et répond.

La transition a un coût exorbitant, selon Georges-Louis Bouchez (MR)

Le coût de la transition est évalué à 1% du PIB, celui de l’inaction entre 5 et 20%, précise Zakia. Le facteur de risque majeur pour BXL, c’est le changement climatique. L’Europe tacle notre système de voitures de société. Aujourd’hui, les bouchons coûtent 8 milliards par an, selon la FEB. Le coût de la pollution est énorme. Alors, il faut investir, dans les transports en commun, dans la qualité de l’environnement, pour notre santé et activer les leviers européens pour financer la transition.

L’écologie est punitive, pour Benoit Lutgen (CDH), Olivier Maingain (Défi) et Olivier Chastel (MR)

C’est un slogan répété à l’envi, dit Zakia. La punition aujourd’hui, c’est la pollution, les crises alimentaires, un mode de consommation pénalisant, sans alternative. Aujourd’hui, les gens n’ont que la possibilité de consommer mauvais parce que c’est moins cher. Notre conception de la transition concilie le social et l’environnemental, nous portons une transition écologique et solidaire.

Écolo soutient le capitalisme, d’après Raoul Hedebouw (PTB)

La capacité d’une société à aller de l’avant vient de sa diversité. Écolo ne prône ni un modèle dérégulé mû par le profit individuel, ni un modèle étatique qui étouffe l’initiative individuelle. C’est vrai pour les écosystèmes comme pour l’économie. Il faut bien sûr un État qui fixe les règles et est le garant de normes sociales et environnementales. Nous souhaitons garantir la qualité des produits mais surtout des emplois qui sont derrière.

Écolo n’a aucune proposition concrète, dénonce Charles Michel (MR)

Écolo a proposé, entre autres, la création d’un Fonds de rénovation, un investissement de 7 milliards sur 5 ans dans les transports en commun, le remplacement des voitures-salaires par un budget mobilité, la réduction des avantages du secteur de l’aviation, la promotion des pratiques agrobiologiques. Écolo défend actuellement une loi contre l’obsolescence programmée, etc. Et le 17 mars, nous sortirons un programme avec de nombreuses propositions concrètes.

L’écologie politique n’est pas sociale, clame Elio Di Rupo (PS)

Le PS serait le seul parti à avoir pris des mesures pour répondre aux exigences écosociales. D’accord, rétorque Zakia, mais ce sont ces écosocialistes qui accueillent Ali Baba à bras ouverts. Même chose avec la TVA sur l’électricité. L’abaisser à 6%, un must pour le PS, ne bénéficiera pas à ceux qui en ont le plus besoin et aura un impact négatif sur l’indexation des salaires. Écolo propose des mesures ciblées.
En même temps, ajoute Zakia, « au-delà des batailles électorales, on ne sera jamais trop nombreux pour défendre l’enjeu du climat et de la protection sociale. Mais ce qui réconcilie le mieux les deux, c’est l’écologie politique qui offre une vision globale et intégrée.

Et le journaliste de conclure: « Celui qui fait la course en tête prend le vent et doit se prémunir des attaques de ses poursuivants. Les verts ramassent les coups des uns et des autres, de gauche comme de droite (…) de ses rivaux, énervés par l’impossibilité de ne pouvoir inscrire leurs propres thèmes de prédilection à l’agenda. Ces attaques relèvent donc de la stratégie. Et de l’agacement. »

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