Lors des  élections communales, des groupes nous interrogent sur notre position par rapport à des sujets important pour eux.

Voici notre réponse à Twist (Walhain en transition)

Réponse de Vincianne Gilard, 3ème candidate sur la liste ECOLO
(d’autres membres de la liste ont aussi répondu à Twist, les réponses sont publiées sur le site de Twist)

 

Questions générales 

  1. Quelles sont vos priorités en matière de conservation de la nature pour la prochaine législature ?

Mes deux priorités pour la conservation de la nature sont liées aux deux causes principales de déclin de la biodiversité : la destruction de l’habitat des écosystèmes et l’usage des produits phytosanitaires.

Pour y répondre, je souhaite mettre fin à la consommation d’espaces vierges par de nouvelles constructions. Dans cette perspective, il est essentiel de faciliter le développement d’habitat alternatif (habitat groupé, habitat léger, habitat intergénérationnel) et d’identifier les bâtiments inoccupés pour valoriser le bâti existant, en dialogue avec les propriétaires.

Par ailleurs, les pratiques en terme de lutte contre les « mauvaises herbes » et les « indésirables » doivent évoluer, tant dans le monde agricole que chez les particuliers.

Dans cet objectif, je souhaite faire une place centrale au dialogue avec agriculteurs, les citoyens et la commune. Créer un véritable partenariat avec les agricultrices et les agriculteurs pour, ensemble, répondre aux enjeux d’aujourd’hui. Permettre à ces femmes et ces hommes de bien vivre de leur métier tout en contribuant à un environnement plus sain et à des pratiques agricoles plus durables.

D’importantes actions de sensibilisation sont aussi essentielles pour aider les citoyens à prendre conscience de l’impact de différents mesures : tontes différentiées, fauchage tardif, plantation de haies… Identifier celles qui peuvent être appliquées chez eux et accepter plus facilement les « mauvaises herbes » dans l’espace public.

  1. Êtes-vous prêt.e à initier et/ou à soutenir le lancement d’un Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) ? 

Oui. L’essentiel étant de réunir autour de la table les défenseurs du développement de la nature et les personnes qui ont des intérêts divergents.

  1. Envisagez-vous de favoriser la protection et la restauration du maillage écologique par le reboisement et la plantation d’arbres et de haies aux essences multiples au sein de l’entité ? Si oui, quel est votre plan ? Avez-vous d’autres projets visant la revitalisation des espaces naturels en faveur de la biodiversité ? Si oui, lesquels ?

En terme de restauration du maillage écologique, je compte prendre conseil auprès d’experts afin d’élaborer un plan.

Je souhaite également accentuer les mesures prises pour accueillir la biodiversité  dans l’espace public et réaliser un cadastre des cimetières pour identifier les concessions à l’abandon qui peuvent être réaffectées à d’autres familles pour éviter l’extension des cimetières.

  1. Vu la charge du travail à réaliser pour répondre aux défis environnementaux à l’échelle locale, envisagez-vous de renforcer le service environnement / éco-conseil de la commune ? Si oui, dans quelle mesure ? Si non, pourquoi ?

A l’heure actuelle, je ne sais pas dans quelle mesure le service environnement est suffisamment conséquent pour répondre aux différentes missions, dans un contexte où j’entends donner aux enjeux environnementaux une place centrale. Cette question s’inscrit plus largement dans la gestion des ressources humaines au sein de l’administration.

Je souhaite mettre en place, au sein de l’administration, un cadre de travail serein et moteur pour celles et ceux qui y travaillent au quotidien, dans un esprit de gestion participative. Cette gestion participative permet, en effet, aux agents de s’approprier véritablement leurs missions avec, à la clé, un travail de qualité.

 

Eau

  1. Depuis de très nombreuses années, l’entité de Walhain connaît des problèmes de pollution dans ses cours d’eau. Un collecteur a été créé à Nil mais, en amont, le Hain reste le déversoir principal des eaux usées, une situation que nous jugeons inacceptable en 2024. Le chantier est pourtant à l’étude depuis longtemps. Quels sont les freins qui empêchent l’aboutissement de ce projet et quand planifiez-vous la réalisation de ces travaux ?

Je ne connais pas suffisamment ce dossier pour me prononcer à ce stade.

  1. Dans le cadre de la gestion des inondations, il a été mis sur pied un vaste plan pour définir des Zones d’Immersions Temporaires et il a été décidé d’engager du personnel afin de travailler à la problématique. L’implémentation de ce projet nécessitera un réaménagement de nos territoires. A ce titre, quelles sont les mesures, du ressort de la commune, qui pourront être prises pour empêcher l’érosion des surfaces agricoles et protéger  nos cours d’eau de la surpression qu’ils subissent lors des intempéries ?

Il est important d’aborder la gestion des inondations aussi à l’échelle supra-communale pour avoir une cohérence entre les mesures prises par les différentes communes de la région.

 

Gestion des espaces verts communaux

  1. Quelques pratiques de gestion différenciée des bords de voiries et des espaces communaux sont déjà d’application à Walhain et nous nous en réjouissons. Comptez-vous maintenir ces pratiques voire les élargir à d’autres zones sur le territoire et les améliorer encore ? Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?

Je compte améliorer les pratiques de gestion différenciée dans l’espace public après analyse des mesures qui sont déjà d’application.

  1. Quelle formation envisagez-vous de proposer à vos ouvriers communaux qui gèrent les espaces verts ?

Les formations seront identifiées en fonction des compétences actuelles des ouvriers communaux. Afin de rendre ces formations profitables et de créer l’adhésion des ouvriers communaux à ce projet, il est important que l’identification se fasse en dialogue avec les premiers intéressés.

 

Aménagement du territoire

  1. Dans le cadre de la révision du Schéma de Structure comme Schéma de Développement Communal, prévoyez-vous d’y intégrer une carte du réseau écologique[3] et de l’utiliser comme référence dans l’analyse des futurs projets de développement territorial sur la commune ?

Oui

  1. L’explosion démographique, le vieillissement de la population et l’attrait pour la ruralité sont des réalités qui ont pour conséquence l’augmentation du nombre d’habitations dans les villages de l’entité. Or, l’urbanisation a un impact défavorable sur la biodiversité, dans la mesure où elle engendre une artificialisation des surfaces vertes et une fragmentation des habitats. Etes-vous conscient.e de cette problématique et êtes-vous prêts à lutter contre l’étalement des nouvelles constructions à Walhain ? Si oui, par quels moyens ? Si non, pourquoi ?

Il s’agit d’une de mes principales priorités, sinon la principale. Je souhaite mettre fin à la constructions de longs rubans de maisons 4 façades en promouvant les autres formes d’habitat (habitat groupé, habitat léger, habitat intergénérationnel,…) et en réalisant un cadastre des bâtiments vides pour valoriser le bâti existant, en dialogue avec les propriétaires.

Faciliter la transformation des logements pour permettre, par exemple à un.e aîné.e et à une famille de vivre sous un même toit favorise aussi le contact intergénérationnel permettant aux aînés de vivre plus longtemps à domicile. Cette mesure facilite aussi l’accès au logement aux personnes moins nanties, ce qui permet une plus grande diversité.

  1. Sur la base de la cartographie des aléas d’inondations, êtes-vous disposé.e à systématiquement refuser les permis d’urbanisme dans les zones à risques ?

Chaque projet doit être analysé sur base des aléas d’inondations, en fonction des mesures prises pour y répondre.

  1. Afin de créer un RAVEL ou pour assurer une sécurité maximale, il a été envisagé de détruire massivement une végétation ancienne dans notre commune, par ailleurs la moins boisée de Wallonie. À l’avenir, quels « garde-fous » seront mis en place pour éviter la destruction du patrimoine écologique résiduel de Walhain ? Seriez-vous prêt.e à faire collaborer les bureaux d’étude en environnement avec des experts naturalistes avant la mise en œuvre de tels projets ?

Les aménagements en terme de mobilité doivent faire l’objet d’études d’impact environnemental couvrant notamment l’impact sur la biodiversité.

  1. Afin d’organiser un moto-cross et dans l’éventualité de sa pérennité, une surface proche d’un cours d’eau, milieu favorable à l’implantation de nombreuses espèces animales et végétales en grande difficulté, a été largement détruite. Quelles sont vos positions dans le cadre de l’organisation de telles festivités ? Quelles garanties seront offertes pour assurer la préservation des milieux naturels lors de grands rassemblements ?

Halte à l’organisation de moto-cross ! Il s’agit d’une activité destructrice ayant un impact négatif sur le paysage, la faune, la flore et en décalage par rapport aux efforts de réduction de gaz à effet de serre.

  1. Envisagez-vous, dans le cadre d’une demande de permis d’urbanisme pour la rénovation de granges ou de bâtis anciens, de demander systématiquement l’avis de naturalistes et/ou d’ornithologues afin de prévenir la destruction d’habitats précieux pour les oiseaux ou les chauve-souris ? Si non, pourquoi ?

Oui.

 

Population  / sensibilisation

  1. Nous constatons un manque de communication entre le monde agricole qui occupe 80% du territoire et le reste de la population. Les articles parus dans le Walh’info présentant des fermiers de Walhain sont déjà un très bon début et il nous semble qu’une vraie rencontre citoyens-agriculteurs pourrait avoir encore plus d’impact. Envisagez-vous d’organiser des rencontres de ce type? Si pas, que comptez-vous mettre en œuvre pour assurer une meilleure connaissance des réalités de chacun afin d’assurer un vivre ensemble de qualité ?

Il est essentiel de mettre en place un dialogue entre les agriculteurs, les citoyens et la commune pour répondre, ensemble, aux enjeux actuels. Permettre aux agricultrices et aux agriculteurs de bien vivre de leur métier tout en contribuant à un environnement plus sain et à des pratiques agricoles plus durables. Permettre aux citoyens de mieux connaître la réalité de terrain et les contraintes du monde agricole.

  1. Planifiez-vous d’organiser des campagnes de sensibilisation pour encourager les citoyens dans des pratiques respectueuses de l’environnement telles que l’utilisation d’alternatives aux pesticides/herbicides, le respect de la période de taille des haies, la plantation d’espèces indigènes plutôt que exotiques, la création de zones non-tondues, etc. ? Si oui, de quel type et à quelle fréquence ? Si non, pourquoi ?

Oui. Ces actions de sensibilisation doivent également permettre aux citoyens d’adhérer aux mesures de gestion différentiées mises en place dans l’espace public.

  1. Envisagez-vous d’élaborer un guide communal d’urbanisme pour instaurer des clauses environnementales paysagères liées aux pratiques écologiques précitées ? Si oui, à quelle échéance ? Si non, pourquoi?

Oui.

 

Agriculture

  1. Une série de mesures ont été prises afin d’aider les agriculteurs et nous sommes heureux de voir une implication grandissante de la commune dans les problématiques d’érosion de terrain, notamment via la plantation de haies ou via des primes pour créer des bandes enherbées.

Cela étant dit, il reste encore de nombreux défis à relever afin de régénérer les sols et assurer une agriculture respectueuse de l’environnement. Souhaitez-vous encourager les agriculteurs dans une transition vers l’agroécologie ? Si oui, quelles sont les actions concrètes que vous comptez mener afin de les aider dans cette transition? Si non, pourquoi ?

Le partenariat avec les agricultrices et les agriculteurs est un élément essentiel pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui. Un dialogue entre la commune, les citoyens et les agriculteurs doit permettre à ces femmes et ces hommes de bien vivre de leur métier toute en contribuant à un environnement plus sain et à des pratiques agricoles plus durables.

Je souhaite partir des préoccupations des agricultrices et des agriculteurs pour identifier ensemble les actions à mener vers des pratiques agricoles plus durables, les freins à lever, les synergies à développer.

 

  1. Envisagez-vous d’initier un dialogue ouvert et constructif avec les agriculteurs autour de la question de la préservation de la santé des riverains, dans la perspective de faire le point sur les pratiques déjà existantes et, par exemple, d’élaborer une charte sur les épandages de produits phytosanitaires à proximité des habitations et des lieux communautaires (terrains de sport, écoles, …) ? Si non, pourquoi ?

Oui, en mettant l’accent sur la communication.

 

 Le PCDN (Plan Communal de Développement de la Nature) est un partenariat ouvert à tous les acteurs de la vie communale (citoyens et associations, passionnés de la nature), soutenu par la Commune au point de vue administratif et financier. L’objectif de ce plan est d’ élaborer un programme d’action visant à maintenir, développer et restaurer la biodiversité au niveau local.

 

A titre d’exemple, Natagora en propose une: https://reseaunature.natagora.be/formation-bev#:~:text=Informations%20pratiques,pouvoir%20passer%20l’%C3%A9valuation%20finale

 

Pour plus d’informations sur les réseaux écologiques : https://biodiversite.wallonie.be/fr/structure-ecologique-principale.html?IDC=2997