René Mathy est décrit, par ceux qui le connaissent, comme un homme très présent mais dans la discrétion. Il a suivi le chemin tracé par son père et organise depuis de nombreuses années des courses cyclistes à Walhain. Il va même jusqu’à parcourir tout le tracé après chaque course pour ramasser les déchets.
Depuis combien de temps es-tu bénévole au club cycliste ?
En fait, je suis secrétaire du club cycliste depuis janvier 1982 mais mon engagement dans le monde du vélo est beaucoup plus ancien. Mon oncle, Désiré Moureau, après avoir été coureur cycliste au cœur des années 30, a été un des fondateurs de l’Etoile Club Walhain le 10 juin 1946, club dont mon papa Gilbert défendit lui-même les couleurs comme coureur débutant et amateur de 1949 à 1952, Il y est toujours actif aujourd’hui comme président. J’ai donc été « vacciné avec un rayon de vélo ». Adolescent, j’œuvrais déjà à la vente des tickets (petite participation volontaire demandée auprès des spectateurs en faveur de notre association).
Combien de temps y consacres-tu ?
En fait, si le jour de la course elle-même est assez chargé, il y a pas mal de travail en aval : administratif d’abord (relations avec la fédération, inscription des épreuves au calendrier, demandes d’autorisation auprès des autorités gestionnaires des voiries, zone de police…), financier (démarches auprès des sponsors éventuels, vente de cartes de membre…). Il faut aussi s’assurer le concours d’un grand nombre de bénévoles : signaleurs à tous les carrefours, chauffeurs pour les véhicules encadrant l’épreuve (voitures ouvreuse, fermeuse ou celles transportant les commissaires de course…), responsables pour la tenue de notre petite buvette… Le volume de travail est très difficile à évaluer en heures mais « la partie cachée de l’iceberg » est importante.
Sans les bénévoles, nous devrions immédiatement mettre la clé sous le paillasson. Ils sont tout bonnement indispensables.
Est-ce que tu étais là à la création du club ?
Non, je suis né en 1959. L’idée de la création du club a été lancée par quelques « mordus » du vélo lors de la fête de Pentecôte 1946. Le but : l’organisation de courses cyclistes pour licenciés à la fédération officielle, la Ligue Vélocipédique Belge. Les courses pour non-licenciés au lendemain de la guerre étaient très nombreuses mais elles n’offraient pas les mêmes garanties en matière d’assurance et d’encadrement.
Pourquoi as-tu accepté de travailler bénévolement pour ce projet ?
Bénévole au sein du club c’est venu tout naturellement, en accompagnant mon papa. A la disparition de Monsieur Degueldre aux derniers jours de décembre 1981, le comité était à la recherche d’un secrétaire et on m’a alors sollicité.
Est-ce que tu es aussi actif bénévolement dans d’autres organisations ?
Je suis aussi bénévole au sein de l’Athlétique Club Walhain, une petite association en charge depuis 1992 de l’organisation d’un jogging allure libre le 1er dimanche de septembre à Walhain (on collabore aussi avec « Je Cours pour ma forme » pour la mise sur pied de joggings à Tourinnes-Saint-Lambert en juin et en décembre). C’est aussi avec grand plaisir que j’opère comme signaleur à l’occasion du Jogging du Brabant Wallon à Nil lors de la fête au quartier du Tram. Et puis il y a aussi le Grand Feu à Walhain, j’ai rejoint l’équipe de Monsieur Bauwens à la fin des années 80. Souvent aussi il m’arrive de travailler avec d’autres clubs cyclistes ou sportifs.
Quelle est ta profession ?
Je suis agent des Chemins de Fer Belges depuis le 14 janvier 1980.
Qu’est-ce que le fait de travailler à ce projet t’apporte ?
Organiser des courses cyclistes c’est assez stressant (surtout en matière de sécurité). Mais bon après l’organisation elle-même c’est le plaisir des contacts avec des gens, bénévoles ou spectateurs – qu’on revoit d’année en année – et qui sont au fil du temps devenus des copains . Ce sont aussi des personnes qui te remercient pour ton investissement pour le sport ou qui te saluent quand tu les croises.
Toi et le club vous sentez-vous suffisamment soutenus et valorisés ?
On se sent effectivement soutenu et notre travail est valorisé au niveau de Walhain (par les autorités communales) et aussi par une partie de la population (pas par tout le monde malheureusement).
Quelles sont les difficultés que toi ou l’équipe rencontrez ?
La plus grosse difficulté, c’est de rassembler les « bras » nécessaires pour mener l’organisation d’une course cycliste à bien. Le nombre de bénévoles auxquels on fait appel est très variable.
L’épreuve la plus lourde à organiser est incontestablement Perbais (la plus belle mais à coup sûr la plus exigeante), parce que le circuit est tracé sur deux communes différentes (je veux aussi profiter de la présente pour remercier l’Administration Communale de Chastre), qu’il nécessite un plus grand nombre de signaleurs (nombreux carrefours) et aussi par la configuration des lieux (routes à plus grand gabarit – flux de circulation venant de la Nationale 4 toute proche, passages sous les ponts du chemin de fer…). Financièrement, une saison c’est aussi assez lourd (prix, licences d’organisation, service d’ambulance…).
Souhaites-tu ajouter quelque chose ?
Un message : respecter les signaleurs. Ne pas forcer le passage et ne pas remonter la course en sens inverse… Un comportement de nature à mettre en danger la vie des participants. J’ai toujours en mémoire cette terrible photo du jeune Jempi Monseré, champion du monde en titre, décédé en mars 1971, à Retie, après avoir été renversé par une automobiliste inconsciente… Nous sommes toujours disponibles pour toute information quant à l’attitude à adopter.
Et puis pourquoi pas nous rejoindre pour partager de bons moments de convivialité.