2 hectares de maraîchage, 103 hectares de cultures diverses, des serres… et pas d’anti-limaces!
Où ça? À Corbais, chez Claude Henricot, où était organisée le vendredi 14 juin une après-midi consacrée aux pratiques agroécologiques et à l’observation du sol. Au rendez-vous, une centaine d’agricultrices et agriculteurs venu.e.s de partout…
Des pratiques étonnantes
Claude Henricot en a étonné plus d’un en expliquant que, depuis 17 ans, l’anti-limaces a été remplacée sur ses terres par les carabes, ces petits scarabées qui mangent les limaces et chenilles et dévorent les graines d’adventices (mauvaises herbes). Une telle pratique nécessite une bonne biodiversité et l’absence d’insecticides. La présence de carabes est donc un bon indicateur de biodiversité.
Claude Henricot donne quelques autres exemples de pratiques agroécologiques:
– épandage en continu de petites quantités de fumier et de compost pour nourrir les vers de terre qui labourent à sa place;
– couverture des sols en permanence par des matières végétales. Ces couverts sont détruits en hiver par le gel et grâce au roulage (passage d’un rouleau assez lourd sur le sol), ce qui permet de se passer de glyphosate;
– traitements phytos réduits au minimum.
La rentabilité de tout cela?
Depuis qu’il a repris l’exploitation de son père, Claude Henricot a enchainé les bons et moins bons moments, les tâtonnements et les erreurs. Convaincu par le bien-fondé de cette « éco-logique », il a persévéré. Aujourd’hui, le pari est gagné. Après 17 ans de respect du sol et de techniques agroécologiques, les rendements sont stabilisés, certains s’améliorent et ils figurent parmi les plus élevés de la région.
En route, pas à pas, vers l’agroécologie
La matinée de ce vendredi était consacrée aux témoignages d’agriculteurs en transition qui ont expliqué leur parcours, les difficultés et réussites, en présence de conseillers agricoles et chercheurs qui ont apporté leur éclairage.
Les principes de base? Recycler les matières végétales, prendre soin du sol, amplifier les services rendus par la nature elle-même, favoriser la biodiversité pour, en finale, assurer l’autonomie de l’agriculteur…
La transition vers un autre mode d’agriculture est en cours. « Transition », ça signifie passage progressif, graduel, d’un état vers un autre, d’un modèle vers un autre. Claude Henricot nous montre que c’est possible. Après 17 ans son exploitation est devenue un nouvel écosystème.
Cette agriculture plus respectueuse des sols est évidement celle que nous encourageons chez Ecolo. A Walhain, certains se sont inscrits dans ce type de démarche. Puissent des expériences comme celle de Claude Henricot, les encourager à poursuivre et donner à d’autres l’envie de se lancer.
Voir aussi notre précédent article Une autre agriculture? Oui, c’est possible
Photo de L’Avenir, 21 juin 2019