13 voix pour la motion et 3 abstentions
Beaucoup de monde pour assister au Conseil communal de ce lundi soir, une fois n’est pas coutume ! Quelque 30 personnes se sont entassées dans ce petit bout de salle à l’air raréfié. Mais personne ne s’est évanoui, rassurez-vous! Pas mal de jeunes aussi, saluons-les.
A l’ordre du jour, une motion commune déposée par les groupes Avenir communal et Ecolo Walhain contre le projet de loi sur les « visites » domiciliaires que d’aucuns qualifient à juste titre de perquisitions. Pourquoi une motion commune ? Chaque groupe avait déposé une motion avant le Conseil communal. Ces deux motions étant quasi identiques sur le fond, les deux groupes se sont rencontrés et très vite, ils se sont entendus sur un texte commun, dans une démarche dépassant les clivages de partis, pour la défense d’une cause commune.
Une même volonté, quelques accents et nuances
Dans cette motion commune, les deux groupes sont animés de la même volonté, celle de dénoncer et de rejeter un projet disproportionné, inutile, et qui n’a qu’un objectif, celui de faire peur aux migrants et à leurs hébergeurs. Celle de marquer sa solidarité envers ces migrants et ces hébergeurs que le projet de loi stigmatise. Celle de dire avec force qu’être migrant n’est ni un délit, ni un crime. Celle de rappeler, puisque cela devient nécessaire, l’inviolabilité du domicile. Celle de redire que le juge d’instruction ne peut être instrumentalisé à des fins politiques.
Pour le groupe Avenir communal, Xavier Dubois regrette que le Collège n’ait pas pris l’initiative en la matière. Il dénonce le processus « démocratique » qui aboutit à la production de ce type de loi axé sur le volet répressif plutôt que sur le volet préventif qui permettrait d’accompagner les migrants et de mieux les informer. Il met en évidence le fait que les perquisitions mettent en péril l’inviolabilité du domicile. Pour son groupe, il manifeste le souhait que la commune de Walhain s’insère dans le réseau des communes hospitalières.
Pour le groupe Ecolo Walhain, Vincent Eylenbosch insiste sur le fait que la commune de Walhain est concernée par ce projet de loi. De nombreuses personnes hébergent pour la nuit des migrants du parc Maximilien de BXL et il serait impensable qu’elles doivent subir des visites domiciliaires. Par ailleurs, Walhain dispose d’une Commission Nord-Sud et développe un projet à Madimba dans le Bas-Congo. Enfin, Vincent souligne que le Conseil communal joue pleinement son rôle de garant local de la démocratie en se saisissant de ce type de question.
Le « débat »
On ne peut pas dire qu’il y ait vraiment eu débat. Laurence Smets, la bourgmestre, précise honnêtement qu’il n’ y avait pas unanimité au sein de la liste Wal1 pour initier une motion et que chacun-e gardait sa liberté de vote. Il faut savoir que cette liste comprend 3 membres du MR qui soutient le projet de loi en question.
Les membres du MR expliquent qu’ils s’abstiendront parce que, même s’ils sont solidaires des migrants et sensibles à la question des droits humains, ils ne peuvent souscrire à cette motion car elle ne relève pas de la compétence communale et que ce projet de loi ne vise que quelques migrants qui ont refusé de demander l’asile en Belgique.
Réponse de Xavier Dubois: rien n’empêche un Conseil communal de se saisir de cette question. Dans la salle, une spectatrice attentive chuchote: « l’accueil des migrants et le respect des droits humains, ce ne sont pas des compétences mais des valeurs. Peu importe le niveau de pouvoir. » On ne peut que saluer ce propos.
Laurence Smets et Jean-Marie Gillet insistent sur le fait que la commune et le CPAS font déjà beaucoup pour les migrants et que la question de Walhain commune hospitalière sera prochainement à l’ordre du jour.
Résultat: motion adoptée à une large majorité
On passe au vote et la motion contre le projet de loi sur les visites domiciliaires/perquisitions est adoptée par 13 voix pour et 3 abstentions, une conseillère étant excusée.
La salle applaudit longuement…
Ici le texte de la motion adoptée.
Ecolo se réjouit de ce vote et remercie Avenir communal
qui a permis l’aboutissement de cette démarche
ainsi que les membres du Conseil communal qui se sont ralliés à la motion.