Victimes des mesures du Gouvernement fédéral, les CPAS sont à un tournant. Le vote de ce budget a été l’occasion d’un débat de fond sur l’avenir du CPAS de Walhain et sur la nécessaire concertation avec la Commune pour l’envisager.
Présenté au Conseil communal du 21 décembre, le budget 2017 du CPAS a été adopté majorité contre opposition. Quelques explications pour mieux comprendre…
Une situation délicate
Le montant total des dépenses prévues en 2017 est en hausse de 6% par rapport à l’année précédente et s’élève à 2.461.200 €. Au niveau des recettes, outre les différents subsides et subventions, le montant versé par la Commune au CPAS, appelé la « dotation communale », s’élève à quelque 900 000€. Il est inchangé depuis 2013, date à laquelle il avait subi une forte augmentation.
Donc, pour 2017, des dépenses en hausse, des recettes quasi équivalentes et la nécessité dès lors de puiser dans des réserves peu importantes pour équilibrer dépenses et recettes.
Des dépenses en hausse
Les dépenses liées au revenu d’intégration sociale (RIS) sont en nette augmentation. De 300.000€ en 2015, elles sont passées à 380.000€ en 2016 et la prévision pour 2017 est de 407.000€. Même si Walhain figure parmi les communes les plus riches du Brabant wallon et que le taux de chômage y est particulièrement peu élevé, on constate que le nombre de personnes en situation précaire explose, le gouvernement fédéral s’étant déchargé sur les communes de certaines de ses responsabilités. Il s’agit de personnes sanctionnées par l’ONEM, d’étudiants en difficulté, de travailleurs pauvres (certains revenus du travail ne suffisent plus à faire vivre une famille) ou d’accidentés de la vie.
Le CPAS offre également de nombreux services à la population. L’objectif est de permettre à chacun de vivre dans la dignité dans une société en constante évolution où la précarité touche de plus en plus de personnes, jeunes et moins jeunes.
Enfin, les dépenses liées aux traitements du personnel pèsent sur ce budget de manière non négligeable.
On le comprendra, la dotation de la Commune constitue un élément déterminant pour que le CPAS puisse mener à bien ses missions.
La sonnette d’alarme
Ce budget 2017 était assorti d’un avis de la Directrice générale du CPAS dans lequel elle fait part de ses préoccupations, tire la sonnette d’alarme et dénonce un budget strict sans marge de manœuvre, une lente érosion des services, l’absence de réflexion concertée et, en bout de course, une certaine démotivation du personnel.
L’opposition a estimé ne pas pouvoir soutenir ce budget. Elle a demandé que soit clarifié ce que le politique voulait comme CPAS et elle a déclaré attendre un apaisement du climat.
La bourgmestre a précisé que la dotation de la commune était stable, que le personnel était maintenu en place, qu’il n’y avait pas volonté de supprimer des services mais de les rationaliser. Elle ajouté que la charge du CPAS pesait à hauteur de 10% dans le budget de la commune. Si on prend les communes qui ont un profil semblable à celui de Walhain (le « cluster »), notre CPAS est l’un de ceux dont la dotation est la plus élevée, a-t-elle ajouté.
Une indispensable réflexion concertée
Le CPAS de Walhain, comme nombre de CPAS, se trouve à un tournant. La société a évolué. Les personnes qui font appel à lui sont de plus en plus nombreuses, diversifiées et les budgets sont de moins en moins généreux.
Il faut pouvoir maintenir la qualité des services. Et là, le CPAS de Walhain dont tout le monde apprécie la compétence est sans doute le mieux placé pour apprécier la situation qui n’est pas toujours comparable à celle d’autres communes du fameux « cluster ».
Il nous semble qu’une réflexion de fond, concertée entre Commune et CPAS, est indispensable. Quel CPAS veut-on à Walhain, that’s the question ? Quelles sont les priorités à défendre? Faut-il envisager des rationalisations et si oui, lesquelles? Peut-on envisager de solliciter l’actuel boni du budget communal? C’est un défi tant pour la Commune que pour le CPAS et surtout, un enjeu de société majeur pour le maintien de services de qualité aux personnes les plus fragilisées.