La ‘Semaine de la mobilité’ débute ce mercredi. Chaque jour, nous publierons l’interview d’un habitant de Walhain à propos de son mode de déplacement. Pour commencer, celle de Guillaume et Quentin.
Ils sont jumeaux, ont 13 ans, habitent Perbais et vont tous les jours à leur école de Gembloux à vélo, sauf forte pluie et verglas. Ils empruntent les chemins de remembrements.
L’interview commence fort. Jugez-en !
Ca vous plait d’aller à l’école à vélo ? Quels sont pour vous les avantages et inconvénients ?
Q. C’est chiant ! Il faut se lever plus tôt le matin, préparer son vélo. Au retour, c’est encore plus pénible car on a envie de rentrer vite à la maison. Je préfère le bus. On le prend en face de la maison et il s’arrête devant l’école. L’avantage du vélo, quand même, c’est que ça me libère l’esprit.
G. L’inconvénient, c’est au retour. A la fin de la journée, souvent on a envie de ne rien faire. Et puis on a le vent de face pour revenir. Mais quand même, c’est bien. Ca me défoule.
Mais alors pourquoi le vélo si c’est si ch… ?
Les parents…
Bon, j’essaie de faire diversion avec une autre question. Combien de temps vous mettez ?
Quand on est à deux, on va plus vite. Ca fait 20 minutes à peu près. Mais souvent on va en groupe, à 5 ou 6 et là, on met plus longtemps. Il y a 7,5 km de distance. L’ennui, quand on arrive à l’école, c’est qu’il n’y a pas de douche et qu’on ne sait pas se rafraichir surtout quand on a de la boue sur le pantalon.
Quelle est alors la solution idéale pour vous ?
G. Le bus, c’est cool. Mais de moi-même, je n’aurais pas pensé au vélo et finalement, c’est pas mal. On a une meilleure condition physique. On le sent à la rentrée, quand on reprend le sport, on a plus de muscle.
Q. L’idéal, ce serait un mixte : vélo et bus. Le poids du sac à dos, c’est parfois un problème. Et puis, en été, ça va mais en hiver, c’est pas top. Le vélo électrique, c’est cool.
Et les porte-bagages ?
Bof, on n’aime pas trop…
Et avec les automobilistes, comment ça se passe ?
La réponse part comme une fusée : « Ah ça, c’est la fin du monde ! Ils sont vraiment cons ! »
Tous deux sont unanimes sur le diagnostic. Ils racontent. Récemment, ici près de l’école, on a failli assister à une collision frontale parce qu’un automobiliste voulait absolument nous dépasser à un endroit où il y a un rétrécissement de la route. Le pire, c’est la Grand Rue, dans le virage près de l’école. Et la zone 30, elle n’est absolument pas respectée.
Supposons que vous êtes échevins de la mobilité, vous faites quoi ?
G. Je fais de la Grand Rue une rue à circulation locale
Q. …plutôt une voie sans issue, une impasse. Il faut que les gens roulent moins vite. Ici, c’est comme la N4 !
Guillaume a une idée. Il faudrait mettre un flash et faire payer des amendes à tous ceux qui dépassent les limitations de vitesses. On gagnerait 10.000€ par heure. Ca renflouerait les caisses de la commune !
Quentin ajoute: …on pourrait même en mettre deux !
Plus sérieusement, selon vous, que faudrait-il comme aménagements pour les cyclistes ?
G. Ce qui est bien, c’est un « trottoir » pour les cyclistes, une bande réservée comme entre Nil et Walhain.
Q. Un contournement de Perbais…
L’avis des parents ?
Ils en remettent un peu…
C’est clair qu’on les pousse à aller à vélo. Nous pensons qu’ils ont besoin de cela, ça les calme et on constate qu’ils ont une meilleure concentration. C’est aussi un plus pour leur santé. C’est un service qu’on leur rend pour l’avenir. Mais le vélo pour eux, ce n’est pas comme on peut le penser, la liberté pour aller voir les copains quand on veut. Ils ont internet, facebook et les copains, ils peuvent les contacter autrement.
L’intérêt que je vois aussi, dit la maman qui travaille dans le domaine de la sécurité routière, c’est que plus tard, en tant qu’automobilistes, ils seront plus attentifs aux cyclistes et aux piétons.
Pas trop de stress en les voyant partir ?
Oui, un peu. Il y a des risques mais les bénéfices sont nettement supérieurs. Il ne faut pas avoir une approche trop sécuritaire. Il en va aussi de leur autonomie… et de la nôtre !