Une analyse utile.


Nul ne peut l’ignorer, les mesures concernant les allocations d’insertion font grand bruit. Les jeunes qui sortent des études en sont les cibles principales. Mais pas seulement car la limitation dans le temps (3 ans) des allocations d’insertion vise aussi toute personne qui reçoit ces allocations après une interruption plus ou moins longue de travail.

Qu’adviendra-t-il de ces jeunes? Ils devront s’adresser au CPAS de leur commune qui leur versera le RI, revenu d’intégration.
Mais attention, pour avoir accès à ce RI, il faut répondre à certaines conditions. Ainsi, un jeune qui vit avec ses parents et qui percevait autrefois une allocation de chômage ne recevra rien du CPAS, de même qu’une femme sans emploi mais dont le mari travaille. Ce qui pourrait générer des situations difficiles.

Qui est concerné?
Les chiffres sont difficiles à établir. Selon les sources, ce sont entre 30.000 (chiffres du Forem) à 38.000 personnes (chiffres de la FGTB) qui sont concernées dans un premier temps en Région wallonne. Avec sans doute les taux les plus élevés dans les grandes villes, les quartiers populaires, les régions moins riches (anciens bassins industriels). La presse de ces jours regorgent de chiffres (Tubize, par exemple, où le CPAS est confronté à une hausse de 25% des demandes d’aide).

Une mesure critiquée. Les organisations syndicales et autres dénoncent cette mesure qui pénalise en particulier les jeunes avec des parcours scolaire difficiles ou plus longs en raison du type d’études, le tout dans un contexte où le taux de chômage des jeunes est fort élevé (33% des jeunes wallons au chômage) et alors qu’on veut maintenir les plus âgés au travail plus longtemps. Les femmes et les cohabitants seront particulièrement pénalisés par ces mesures. En outre, comme le dit Philippe Defeyt, cette mesure ne se justifie pas économiquement parlant.

Qu’en est-il à Walhain?
La province du Brabant wallon est plutôt épargnée à l’exception de certaines communes comme Tubize et Ottignies. Pour Walhain, on parle de 6 à 8 personnes concernées. Ce nombre est sans doute sous-évalué mais est symptomatique de la problématique du BW. Walhain est la commune où le taux de chômage est le moins élevé de toute la province. En outre, les jeunes concernés quittent pour la plupart la commune où le prix des maisons est trop élevé pour eux et vont vers Gembloux, Sombreffe, etc. Une telle situation plaide aussi pour une réflexion sur les solidarités à créer entre CPAS de communes « riches » et CPAS qui connaissent de grandes difficultés. Ceci ne veut pas dire que le CPAS de Walhain ne devra pas faire face à une affluence. Car d’autres mesures pèsent sur les chômeurs (dégressivité des allocations, suspension, chômeurs sanctionnés) et d’autres mesures encore sont attendues.

Mobilisation?
Derrière les chiffres, ce sont des hommes, des femmes, mais aussi des familles entières qui sont affectées. Les témoignages qu’on peut lire dans la presse sont édifiants. Qu’est-ce qu’une société qui génère de telles exclusions? Certains habitants, répondant à l’appel du collectif ‘Tout autre chose’ ont voulu manifester leur solidarité avec ces exclus devant les CPAS de leur commune. Ce fut le cas à Walhain.

Voir l’article de La Libre, en corrigeant le chiffre de 89 en 8!!!