La réduction de nos consommations ne doit pas être seulement un « effort de guerre »


La campagne ON/OFF destinée à réduire les risques de pénuries d’électricité cet hiver et à éviter le délestage a été lancée par les quatre ministres de l’Energie le 3 novembre. Des conseils simples, des gestes faciles, un visuel sympa et des slogans engageants. Voir ici…

Une initiative à saluer mais qui doit être située dans son contexte. C’est ce que fait Inter-Environnement Wallonie en mettant en évidence l’intérêt de la campagne mais aussi ses limites..

– Ce qui est en cause, c’est la mise à l’arrêt de 3 unités nucléaires, un marché de l’électricité en pleine dépression et une incertitude politique et juridique qui rend frileux tous les investisseurs (du nucléaire au renouvelable). On ne sait pas où on va, donc on n’y va pas…

– La campagne ON/OFF s’adresse au citoyen, qu’il soit à la maison, au travail, à la salle de sport… Une campagne de communication qui a le mérite d’exister mais dont l’impact est difficilement mesurable. Toutes les théories relatives à la modification de comportement enseignent que, plus le public est « ciblé », plus adéquate et plus efficace est la communication.

– L’information du citoyen quant à la situation du réseau en temps réel se fera par des logos retransmis par les médias. On peut cependant s’interroger sur la perception du logo vert (situation normale). Le vert serait-il un message subliminal pour soulager ponctuellement nos consciences de laisser tout allumé ?

– Les gouvernements fédéraux qui se succèdent peuvent être pointés du doigt pour leurs inconséquences. Depuis 2007, la CREG interpelle les gouvernements sur le problème de la sécurité d’approvisionnement. L’efficacité énergétique est toujours le parent pauvre des politiques passées et actuelles. Dans le récent accord de gouvernement fédéral, le chapitre énergie ne manifeste aucune volonté de réduire les consommations. Au niveau des régions, le Ministre wallon Paul Furlan a annoncé un moratoire de 3 mois sur les primes énergie.

– Si nos gouvernements espèrent emporter l’adhésion des citoyens au défi de la diminution de notre empreinte énergétique, ils devraient faire de cette question la priorité de leurs politiques. Car une fois passé l’hiver, avec ou sans délestage, que restera-t-il du message de cette campagne ? La réduction de nos consommation ne doit pas être un « effort de guerre »…

Voir l’argumentation complète d’Inter-Environnement Wallonie ici…