Six éoliennes et deux ouvertures. Après un premier échec, Alternative Green revient avec un nouveau projet à cheval sur Walhain et
Gembloux. Avec participation citoyenne à la clé.
Bruno MALTER (L’Avenir – 21 janvier 2011)
Pour Alternative Green, ce devait être une première concrétisation : sept éoliennes dans les campagnes entre Walhain et Ernage. Malgré l’avis négatif rendu par les Communes de Walhain et Gembloux, un permis avait été accordé par les fonctionnaires régionaux. Une victoire de courte durée : les deux Communes introduiront un recours que le ministre wallon de l’Environnement Philippe Henry a entendu.
Pas de quoi décourager Alternative Green. Cette société anonyme(1), basée dans la province du Luxembourg, revient à la charge avec un nouveau projet. Le même? On aurait pu le croire en assistant à la réunion préalable de concertation qui s’est tenue au mois de septembre. La société avait présenté le même projet que celui qui avait été finalement refusé par le ministre Henry. Les opposants ont crié à la provocation. «Il s’agissait pour nous d’entendre les remarques de la population pour faire évoluer notre dossier avant de déposer notre demande de permis, plaide aujourd’hui Luc Van Marcke, l’administrateur-délégué d’Alternative Green. Nous avons aussi voulu tenir compte des remarques formulées par le ministre Henry.»
De fait, le dossier qui vient d’être déposé diffère par certains aspects du projet refusé puis représenté en septembre dernier.
– Le nombre. La deuxième mouture du projet table sur six et non plus sept éoliennes. L’éolienne qui se situait le plus près d’Ernage a été supprimée. L’implantation du parc est revue. Plutôt qu’un alignement, Alternative Green privilégie une implantation du parc en forme de goutte. La hauteur ne varie pas : 120 m maximum, compte tenu des contraintes aéronautiques.
– Le dossier Alternative Green annonce avoir multiplié les photos-montages, pour permettre aux riverains de mieux concrétiser les impacts visuels du projet.
– Les accès. Alternative Green renonce à demander l’ouverture de nouvelles voiries, mais compte utiliser les chemins existants pour l’implantation de son parc. « Nous solliciterons simplement des adaptations de l’équipement routier », complète le chef de projet Julien Renglet. La nuance n’est pas sans intérêt. On se souviendra que les communes avaient refusé le projet en s’appuyant principalement sur l’argument des voiries.
– Paysage et environnement. Dans sa demande de permis, Alternative Green s’engage à planter 2 km de haies, ainsi qu’une drève. Sur deux hectares, la pratique du fauchage tardif sera mise en vigueur. Le dossier a été déposé dans les mains de l’administration. S’il est jugé complet, il fera l’objet d’une enquête publique dans les prochaines semaines.
Participation citoyenne et sous-traitance locale.
Sans attendre le lancement de l’enquête publique, Alternative Green annonce deux ouvertures, par rapport au premier projet avorté :
– une participation citoyenne. Sous quelle forme ? Cela reste à déterminer, répond Luc Van Marcke, qui invite les personnes ou associations intéressées à se faire connaître.
– un appel à la sous-traitance locale. Cela pourrait concerner plusieurs étapes de la construction et de l’exploitation, depuis les travaux de mesurage jusqu’à l’entretien des aires de manutention, des chemins d’accès et des abords du site, en passant par l’aménagement du terrain, les transports, la réalisation des fondations, la réalisation de la cabine de tête et bien d’autres missions. ■
(1)Créée en 2008, Alternative Green a pris la forme d’une société anonyme. Actuellement, elle ne gère aucun site éolien, mais a déposé quatre demandes de permis pour des parcs éoliens à Thuin-Walcourt, Falmagne, Tinlot et Walhain-Gembloux. Deux autres dossiers sont en préparation.