Ce 4 juin à Tourinnes, s’est tenue une réunion d’information à propos du projet de création d’une zone d’activité économique mixte située près de la sortie n°10 de l’autoroute. Suite à cette réunion, les réseaux sociaux se sont emballés rapidement, à la mesure de la tension évidente qui régnait dans la salle des Cortils ce soir-là. Quelques oppositions virulentes au projet se sont exprimées. Fondées ou pas ? Il faudra y être attentif et y répondre avec des arguments de poids lors de l’étude d’incidence complète et l’enquête publique qui doivent encore être menées. C’est bien le rôle et l’intention du Collège.

En bref, de quoi s’agit-il ?

A ce stade, la procédure consiste à introduire une demande modification du plan de secteur pour faire passer une surface de 9,7 ha de « zone agricole » en « zone d’activité économique mixte ». Il n’y a donc ni demande de permis en cours, ni projet détaillé dans les cartons malgré un besoin  identifié dès 2008 dans le Schéma de structure communal, d’intégrer une dimension économique et artisanale dans la commune et ainsi de conforter les filières locales d’activité économique.

La procédure et le rôle des autorités communales

Cette réunion  du 4 juin était une réunion d’information préalable (RIP) prévue par le code de l’urbanisme (Codt). Elle est présidée (et seulement présidée) par la Bourgmestre ou un membre du collège pour s’assurer que  les autorités communales sont bien à l’écoute des inquiétudes, remarques et griefs de la population lors de la présentation par l’auteur de projet, ici l’intercommunale  du Brabant wallon. Exercice oh combien difficile de se taire !

A l’écoute, le Collège l’a été et des notes, nous en avons prises en sus du rapport officiel assuré par un membre de l’administration communal.
Cette procédure est longue. Actuellement, ce sont les aspects de modification du plan de secteur qui sont en débat. Après cette RIP, viendra une étude d’incidences complète qui devra donner réponse à toutes les interventions entendues ce 4 juin.
Les résultats de cette étude seront alors soumis à enquête publique dans plusieurs mois.

Le projet et sa mise en cause

Que se cache-t-il derrière cette demande de modification du plan de secteur ? Il s’agit d’un projet qui émane de la Commission locale de développement rural (CLDR) au terme d’une longue démarche participative et maintes fois communiquée. Cette commission est composée majoritairement de citoyens walhinois.
La « fiche-projet », entièrement établie par les membres de la CLDR, décrit une zone d’activité économique en interaction positive avec son voisinage et dans laquelle  les mesures d’urbanisme durable et d’écologie industrielle concourent à optimiser l’utilisation de l’espace, de la matière et de l’énergie… … pour diminuer les charges environnementales locales.

La lecture des 10 pages de cette fiche devrait permettre à chacun de participer constructivement au débat en ce début de procédure et en pointant mieux les sujets d’attention sur une base factuelle et non sur des fake news émanant de Facebook.

Mais encore…

En outre, surfant sur une vague un tant soit peu électoraliste, la liste d’opposition « Avenir communal » a tenté, lors du dernier Conseil communal, de faire reporter le projet de modification de plan de secteur en vue : seule la région à le pouvoir de suspendre la procédure et ce serait pour nous un manque de respect de la démarche collaborative et citoyenne menée depuis près de 10 ans autour de ce projet notamment . 

La bourgmestre, l’échevine de l’économie et moi-même avons rappelé en Conseil communal à quel point le projet a été concerté pendant des années. Plusieurs critiques (bruit, mobilité, activité industrielle dérangeante, perte d’intimité des riverains,…) nous semblent infondées et démontrent en tout cas une méconnaissance du projet (pourtant accessible à tous sur le site internet communal).

L’étude d’incidence et la mise à l’enquête publique devront apporter toutes les réponses aux appréhensions des citoyens. Le collège s’est engagé à être très attentif et à solutionner les soucis légitimes des riverains et des propriétaires impactés. Les interrogations les plus sérieuses qui subsisteront, ce sont les compensations et les indemnisations. Je l’ai bien compris depuis les rencontres d’Ecolo avec les agriculteurs locaux: la question principale qui les taraude est celle de retrouver d’autres terrains agricoles équivalents pour leur activité (au vu de la spéculation actuelle qui prévaut sur les terres agricoles de Hesbaye). Nous en avons tous pris conscience au Collège communal.

Le Collège ne décidera jamais de ce projet sans de larges consultations et sans avoir répondu aux inquiétudes de tout un chacun. C’est notre marque de fabrique et notre engagement envers la population.

NB : je suis d’ailleurs toujours disponible pour rencontrer les habitants d’un quartier, d’une association sur tout sujet, quel qu’il soit, qui réclamerait des explications précises.