Comment vivre à Nil sans être propriétaire d’une voiture ? Renate nous introduit aux secrets de l’intermodalité.


Renate et son compagnon habitent à Nil depuis une quinzaine d’années et ces années, ils les ont passées sans voiture ! Rassurez-vous, ils se portent fort bien…

Mais Renate, comment-est-ce possible ?

Ce sont des choix et aussi, une combinaison de moyens. D’abord, nous avons choisi une maison proche de LLN où je travaille, à 7km environ. J’y vais à vélo, par les chemins de remembrement plus agréables que la N4 même s’ils sont plus vallonnés. En hiver, c’est parfois plus difficile. Alors, si nécessaire, je vais par la N4 ou je prends le bus 34. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, en hiver, je n’ai pas froid. Je suis bien emmitoufflée et j’ai chaud car je bouge. Arrivée à LLN , je me change pour la journée. Malheureusement, il y a trop peu de parkings sécurisés pour les vélos à LLN ce qui fait qu’on en retrouve beaucoup dans les couloirs des différents bâtiments.

Deux conseils : un bon équipement contre la pluie, le froid mais surtout un bon gilet fluo pour se faire voir et aussi, ne pas hésiter à prendre sa place sur la route.

Et si vous devez faire des courses importantes, comment faites-vous ?

Nous avons un abonnement à Cambio, ce système de voiture partagée. C’est la solution idéale mais il faut s’organiser un peu. Nous regroupons nos courses. Par exemple, nous allons à LLN à vélo chercher la voiture Cambio, nous descendons à Wavre au Brico et nous en profitons pour faire d’autres courses importantes. Nous remontons le tout à Nil et nous déposons la voiture à LLN. Nous allons aussi rendre viste à la famille aux Pays-Bas en voiture Cambio. Pas de souci, pas d’assurance à payer, aucun ennui, pas de nécessité de garage, d’entretien, des véhicules souvent remplacés. A LLN, l’offre est importante. Le coût : 6€ par mois + un coût par heure d’utilisation (sauf la nuit). Tu trouveras tous les renseignements sur leur site (http://www.cambio.be/cms/carsharing/fr).

Vous pratiquez donc ce qu’on appelle l’intermodalité ?

Oui, c’est clair. Par exemple, pour aller à BXL, je vais à vélo à LLN. Là, je prends le train ou l’un des deux Conforto (il y en a un toutes les 30′). C’est pratique et rapide.

Si tu étais échevine de la mobilité, quelle serait ta priorité ?

Ralentir la circulation, surtout pour les enfants. Car c’est enfant qu’on apprend à rouler à vélo. Moi j’ai grandi à vélo aux Pays-Bas, dans la ville de Nimègue. Chez mes parents, il n’y avait pas de voiture et avec eux, j’ai appris à circuler dans la ville. Après, on devient un automobiliste beaucoup plus attentif aux usagers faibles parce qu’on a été ou qu’on est soi-même un usager faible. Il faut apprendre à participer à la circulation et à partager la route. Et je comprends que, dans l’état actuel des choses, certains parents hésitent à laisser leurs enfants aller à l’école à vélo. A cet égard, les zones 30, c’est une bonne chose pour ralentir la circulation. Les F99C (panneaux qui interdisent les voitures dans les remembrements) , c’est aussi une bonne initiative qui permet d’exploiter les remembrements comme cheminements lents même si certains automobilistes les prennent encore et y roulent trop vite. Enfin, j’apprécie la récente réfection des voiries de la commune car pour les cyclistes, les trous sur les bords de la route, c’est l’enfer.

Que penses-tu de l’action pour un bus rapide sur la N4 ?

Actuellement, il y a trop peu de bus, sauf pour les écoliers. En soirée et le week-end, il n’y a rien. Ce serait une bonne chose pour les personnes qui souhaitent délaisser de temps à autre leur voiture et qui n’ont pas la possibilité de rouler à vélo.

Autre chose ?

J’ai l’impression que les cyclistes potentiels, faute de pratique, surestiment ou sous-estiment parfois les dangers réels du vélo. Il faut apprendre cela. Mais ce n’est que lorsqu’il y aura une masse critique suffisante de cyclistes que nous pourrons rouler en sécurité.